Psy Cause(s) 3 / L’Echo Républicain

A force de dévoiler les confessions des patients des psychiatres, on pourrait croire que la comédienne Josiane Pinson allait se reconvertir.

Non, je n’ai pas l’intention d’ouvrir un cabinet de psy dans les Yvelines. Même si une amie m’a offert une fausse plaque de psy à mourir de rire. Il y est écrit : “Docteur Josiane Pinson, reçoit sur rendez vous”

Le concept de Psycause(s) est une galerie de portraits de patients d’une psy qui, elle-même, a aussi des tas de choses à raconter. Qui y a-t-il de neuf dans le troisième volet ?

Plein, plein de choses. J’ai eu envie de clôturer cette aventure. Ce troisième volet est une “explosion” de choses, une espèce d’apothéose. Il y a moins d’autobiographie que les précédents opus. Là j’ai pioché dans mon imagination, plus que dans ma propre vie. On retrouve certaines de mes patientes déglinguées, dont ma bourgeoise avec son petit sac à main, collectionnant les mugs, et Mme Gras, le personnage récurrent.

Les cabinets de psys n’ont jamais été autant remplis. Cela vous surprend ?

Plus le monde va mal, plus les gens vont mal. Chacun cherche des appuis. La psychanalyse se porte plutôt très bien, tout comme la sophrologie, le qi gong, etc. On cherche tous à tenir debout au milieu de tout ça.

Pour vous, comédienne, jouer une psy est-il un moyen de faire votre propre psychanalyse ?

J’écris souvent des choses prémonitoires dans mes spectacles. Je me projette dans mes propres questionnements qui ne sont pas encore d’actualité. J’invente des situations que je n’ai pas encore vécues, notamment sur la résilience, le pardon. Il y en a souvent une partie qui se déroule dans ma vraie vie. Mes spectacles ont quelque chose de prémonitoire, je projette mes propres questionnements.

Mieux vaut aller vous voir que payer une consultation chez le psy ?

C’est ce que tout le monde dit en ressortant. J’ai une “cliente” fidèle qui a déjà vu le spectacle pour la troisième fois. On est toujours happés par ce qui nous ressemble le plus. Des gens me disent que je les ai aidés à avancer dans leur propre vie. Je me dis que j’ai un petit
peu d’utilité

Doit-on vous appeler “Docteur Pinson”.

Je ne crois pas. J’aime bien avoir cette fonction “pour de faux”. Cela me permet de faire tout ce que les psys ne peuvent pas faire. C’est à dire “déconner” avec tout ça. Moi, je prends mes distances avec les souffrances et j’en fais un objet théâtral plein d’humour. En rigolant bien, on va s’en sortir. Moi, je peux me le permettre, c’est ma liberté.

Avez-vous prévu des dates dans les Yvelines ou en Eure-et-Loir ?

J’aimerais bien, notamment me produire au Prisme à Élancourt, près de Rambouillet. La salle est super.

À part ça, avez-vous le temps de décompresser ans votre refuge yvelinois ?

Pour l’instant, je n’ai pas le temps, mais je compte me relaxer dans les prochaines semaines. Cela fait aussi du bien de se mettre au vert !