ZIZE – La Provence

Le Marseillais, qui joue une… Marseillaise triomphe à Paris. Qui ne le lâche plus

Zize Dupanier est « condamnée » à jouer pendant six mois à Paris. Mais le Marseillais reviendra dans la région en février, où la location marche fort. Photo DR

Une comédienne ? Non, une galérienne ! Qui enchaîne les spectacles. Alors, sortons la calculette. Une représentation par jour, six jours sur sept, pendant six mois : Zize sera montée sur la scène du Comédie-Caumertin, à Paris, près de 150 fois. Le bagne ! « Mais non. C’est un vrai plaisir, au contraire ! » assure la comédienne qui, en fait, est un comédien. Tony Wilson qui, entre octobre 2017 et mars 2018, aura fait courir tout Paris. Enfin presque. C’est que Zize Dupanier (en référence au Panier où elle a vécu), matrone de 60 ans qu’il campe sur les planches, a un véritable succès. Raison pour laquelle le spectacle, qui devait s’achever en janvier, a été prolongé. Et Tony triomphe auprès de tous les publics. « À Marseille, j’avais essentiellement des spectateurs de 40-50 ans. À la Comédie-Caumartin, il y a beaucoup de jeunes et des gays évidemment. Les Parisiens adorent voir un homme dans le rôle d’une femme. »

Un rôle que Tony Wilson n’aurait peut-être pas pu jouer s’il n’avait eu, comme professeur (et compagne pendant dix ans), Coccinelle, la célèbre artiste transgenre, décédée en 2006. « C’est elle qui m’a donné cette magie de la féminité. Elle m’a appris les postures des mains, des pieds, comment être une femme sur scène, un rôle terrible à jouer quand on est un homme. » Aujourd’hui encore, Coccinelle est omniprésente dans le travail de Tony Wilson. « Elle a contribué à mon succès. Je me souviens de ses conseils. Elle me disait que quand on est jeune, on doit faire rêver mais qu’en vieillissant, il faut faire rire.« Alors, le comédien s’efforce de faire rire, en assénant des sketches où fleurissent les expressions typiquement marseillaises. « On voulait que j’en supprime mais j’ai refusé. C’est très important pour moi le parler marseillais. »

Le tout-Paris se marre

Comme le sont sa tenue et son maquillage. « Il me faut une heure environ pour me transformer en Zize« . Mais qui est Zize au juste, cette Marseillaise qui vit en Tony depuis près de quatre ans ? Dans le spectacle La famille Mammia Mia, Zize est une femme ronchon, gentiment agressive, remontée contre une Suédoise, qui va lui voler son fils (en l’épousant). Sa faconde, ses mimiques, son sens outrancièrement marseillais de l’exagération, font d’elle un rouleau compresseur qui ne laisse pas un moment de répit au public parisien. Qui, dieu merci, ne se l’est pas complètement accaparée. Car elle reviendra sur ses terres, à Marseille et à Aix, pour deux spectacles, en février. « Mais là, je ferai un best-of de mes spectacles. » Le meilleur de Zize en quelque sorte, ce personnage qui avait fait rire Muriel Robin le jour où Tony, qui n’était pas encore la blondasse Dupanier, avait soumis les textes à la comédienne. Depuis, le tout-Paris se marre.

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